Trouble bipolaire : le retour des traitements par électrostimulation
Le trouble bipolaire ou psychose maniaco-dépressive est un trouble de l’humeur qui touche 2% de la population mondiale. Il s’agit d’une atteinte à l’équilibre psychique créant des moments d’euphorie, d’accalmie ou de dépression. Même si une prédisposition génétique existe, le stress ou la mauvaise qualité de vie peuvent déclencher la maladie chez des jeunes de 18 à 30 ans. Pour ce qui est de sa manifestation, le docteur Giorgio Michalopoulos, psychiatre et chef de clinique auprès du Programme de troubles de l’humeur aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) confirme que la durée et l’alternance des cycles diffèrent selon les cas de chaque patient.
Des degrés différents
Les victimes de troubles bipolaires sont catégorisées suivant deux grands types. Le type 1 est caractérisé d’épisodes de manie et de dépression tandis que le type 2 ne concerne que les épisodes d’hypomanie. Dans ce dernier cas, les patients dorment mal et sont très actifs et sociables. Une performance qui pourrait attirer l’envie de son entourage. Ce qui n’est pas le cas pour la crise maniaque car la personne n’arrive plus à calmer son euphorie et présente un dysfonctionnement complet : délires, dépassement des limites, hyperactivité et grande irritabilité. Enfin, la phase dépressive est une longue sensation de tristesse et de manque d’énergie.
Un mauvais diagnostic
Selon le docteur Michalopoulos, il est difficile de diagnostiquer à temps la bipolarité car les différents stades de la maladie affectent l’état du malade et provoque des dommages cérébraux : « Plus on laisse apparaitre ces crises, plus elles sont sévères, durables dans le temps et difficiles à soigner ».
Des traitements évolutifs
Généralement à base de lithium, les stabilisateurs de l’humeur sont les plus utilisés dans le traitement des troubles bipolaires. Pour les patients qui ne supportent pas leurs effets secondaire, il existe également des prises en charge psycho-éducative qui aident les malades à reconnaitre son état de santé. Enfin, le CHUV de Lausanne propose des séances d’électrostimulation destinées aux patients bipolaires victimes de grave dépression invalidante qui résiste aux autres prises en charge thérapeutiques.
Ainsi, l’électroconvulsothérapie (ECT) pratiquée par le docteur Marquet permet de provoquer « une sorte d’orage, un embrasement électrique dans le cerveau, qui pourrait s’apparenter à une sorte de remise à zéro ».